Homo economicus

Je n’ai pas encore réussi à faire installer Internet chez moi, ce qui explique ce silence assez prolongé. Etant donnée la complexité de l’offre en matière de haut débit, je me prends à penser que l’homo economicus doit au moins avoir un bac+12 s’il ne veut pas se faire plumer. Bref, ça devrait être résolu bientôt. En attendant, je mets une PIG de mon balcon, histoire de montrer au monde que les zones de reconquête urbaine ont un charme certain… Les ciels présentent toujours cet aspect bizarre, que je ne désespère pas de savoir un jour corriger.

Mon balcon!!

In other news, je regarde avec un grand intérêt le débat autour du prix de l’eau en France prendre de l’ampleur. On retrouve certains éléments présents lors de la crise de l’eau en Argentine et en particulier, la question de la régulation du secteur (c’est-à-dire le rôle de l’organisme public qui édicte les normes, autorise la hausse du prix de l’eau, établit les obligations des compagnies vis-à-vis des clients actuels et futurs, etc). Ce qu’il faut savoir, c’est que dans la littérature scientifique française, l’application de la délégation de service public en France est souvent vantée pour son exemplarité. C’est le « modèle français ». En France, Madame, on n’a pas besoin de régulation parce que nous ne sommes pas des sauvages. Entre les compagnies d’eau et les élus, c’est la confiance, le bonheur, l’harmonie. On ne va pas s’embarrasser de fonctionnaires tâtillons qui vont venir mettre le nez dans nos comptes! C’est l’HAR-MO-NIE, vous dis-je! Résultat : en France, nous n’avons pas de régulation des contrats de délégation ou même, plus généralement, du secteur de l’eau.

Ce que la crise actuelle met en évidence, c’est précisément le caractère complètement fantaisiste de ces affirmations. Des dents vont crisser si, comme l’annonce la presse, Paris et Marseille retournent complètement en régie directe pour la gestion de l’eau. Une régulation nationale (ou régionale, pourquoi pas?) permettrait de mettre à plat les assertions des uns et des autres. Et tiens, tant qu’à faire de l’échange d’expériences Nord-Sud, pourquoi ne pas regarder du côté du Chili comment la régulation des services d’eau a été mise en place?