Dans le Times Higer Education d’aujourd’hui, des chiffres intéressants sur la rémunération des enseignants d’université en Grande-Bretagne. On apprend que le salaire brut moyen d’un enseignant britannique est de £43 486, soit environ €46 000. Un maître de conférences gagne en moyenne €40 300. Ces chiffres sont significativement supérieurs aux rémunérations françaises, comme le fait valoir Arthur Charpentier sur son blog.
Intéressant aussi ce tableau des rémunérations des présidents d’université. Le président de University College à Londres gagne plus de £295 000 par an, soit plus de €310 000… La 5e position (enviable?) du président de Sheffield a fait l’objet d’une demande de rectification de la part de l’université. En effet, la somme de £298 000 indiquée inclut la rémunération du président précédent pendant la passation de pouvoir et le salaire du président n’est donc que de £191 000 (mais n’inclut pas le logement de fonction dont il bénéficie). Je me demande si la rémunération des présidents fait l’objet de dispositions spécifiques dans la loi LRU?
Je dois dire que ces rémunérations ne me choquent pas plus que ça, d’autres professions utiles ayant bénéficié de revalorisations salariales importantes dans les années récentes (notamment les médecins généralistes). J’y vois surtout une forme de reconnaissance financière de l’importance sociale, culturelle et économique de l’institution universitaire.
J’aurai certainement l’occasion de discuter de ces questions avec tous les excellents collègues anglo-saxons que je vais rencontrer au congrès de l’association des géographes américains où je m’envole demain. Ambiance David Lodge à Las Vegas, ça promet!
pour les présidents d’université, des primes de 25000 à 40000 euros annuels sont prévues… D’ici à y voir une motivation de leur zèle en faveur de la LRU, il n’y a qu’un pas auquel il est difficile de ne pas penser! Le pb plus global est celui des rémunérations des EC, globalement orientées à la baisse et plus faibles que dans beaucoup de pays.
Merci de tes précédents posts sur la situation en GB. Tu sais peut être que les propositions de hausse des frais d’inscription universitaire ont été discutés à plusieurs occasions, notamment par Eric Maurin, à partir des exemples britanniques et australien (voir sur le site La vie des idées). L’idée de base étant qu’une contribution plus importante (éventuellement inversement proportionnelle aux revenus des parents) et assortie pour les plus défavorisés, d’un système de bourse, pourrait permettre une amélioration des conditions d’accueil et d’encadrement dans les universités. Tes remarques soulignent les limites de ce système.
J’ajoute qu’il serait profondément injuste d’augmenter les droits d’inscription universitaire sans que les étudiants en classes prépa et dans les écoles (celles à financement public) le soit. J’avoue ignorer quel est le système d’équivalence entre les prépas et l’université. A l’époque où j’en ai bénéficié, on payait un droit d’inscription mais allégé d’un certain nombre de prestation. Il me semble que désormais, les étudiants en prépa ne prennent plus de double inscription.
Je vais aller faire un tour sur la Vie des Idées voir ce que dit Maurin. Merci de l’info. Julie S. (enseignante dans une grande université du Midi) m’a fait parvenir ce lien, tout à fait édifiant sur l’état de délabrement des facs françaises:
http://www.youtube.com/watch?v=JtuvPn8rR-o
Chez nous un professeur des universités en fin de carrière peut toucher 60 000 euros par an, tandis qu’un maître de conf en début de carrière gagne environ 30 000 euros par an. Avec la baisse de la livre, l’écart se réduit.