On m’a offert hier un livre paru en septembre chez J-C Lattès et qui m’avait échappé. Intitulé « Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête », il rassemble un ensemble de géographes autour d’un thème: pourquoi la crise de l’environnement, ce n’est pas si grave que ça. Il y a beaucoup de choses intéressantes dans le livre – en particulier, l’usage répété d’un « les géographes » collectif, qui paraîtrait ahurissant dans d’autres disciplines (peut-on imaginer un sociologue parler au nom « des sociologues », par exemple?). Je n’ai pas encore fini le livre, mais son existence est en soi très intéressante en ce qu’elle révèle des points aveugles de la discipline, telle qu’elle se pratique aujourd’hui en France. Ce qui frappe, en particulier, c’est la volonté farouche de s’abstraire et du politique et des questions économiques – comme si les questions environnementales étaient aujourd’hui des questions apolitiques, où l’économie ou l’argent n’intervenaient jamais.