Un article du Guardian, ce matin, m’a fait sourire. Il existe dans le monde anglophone tout un genre de littérature vouée à un but unique: élucider le fond du fond de la psyché française. Et plus spécifiquement, de la femme française. Dans le désordre, on lira avec profit: French women don’t get fat, How To Dress Like A French Woman, What French Women Know: About Love, Sex, and Other Matters of the Heart and Mind, All You Need to Be Impossibly French, French Women Don’t Sleep Alone, French Women for All Seasons, Entre Nous: A Woman’s Guide to Finding Her Inner French Girl. Les hommes français sont moins populaires. Ils font les méchants et les escrocs dans le genre très nourri des « expériences de vie » en France, écrites par des expatriés, des retraités ou des jeunes Américains « on their European journey of spiritual growth », selon l’expression très juste de mon ami Shane. En France, la vie quotidienne est toujours exotique, incongrue, irrationnelle, les codes sociaux en vigueur dans les pays anglophones (pour autant qu’on puisse généraliser) n’ont plus cours, mais la nourriture est toujours excellente et c’est bien connu, tout finit toujours par des chansons. Le plus connu, le modèle du genre est bien sûr A year in Provence de Peter Mayle (et ses suites) et le fameux A year in the merde de Stephen Clarke.
L’article du Guardian faisait un compte-rendu d’un nouveau front dans ce champ déjà nourri: le French parenting. Là, le précédent est plutôt chinois, avec le succès bizarre en 2010 de Battle Hymn of the Tiger Mother, d’Amy Chua, qui expliquait que les Américains ne savaient pas éduquer leurs enfants. Le secret de la réussite éducative chinoise? Exiger toujours plus de ses enfants et être avare de compliments. D’après ce qu’on peut juger du livre, on retrouve un peu cette thématique chez Pamela Druckermann, French children don’t throw food. Le coeur de la méthode éducative française? « Apprendre à ses enfants à vivre avec leurs frustrations ». J’ai hâte de regarder ce nouvel opus.