Sociologie de l’espace, mmm?

La récente invite de Baptiste à un petit exercice de réflexivité sur « pourquoi je blogue » aboutirait, dans mon cas, à une question négative. C’est plutôt à « pourquoi je ne blogue pas » qu’il me faudrait répondre. A certains égards, le blog semble avoir remplacé l’injonction à prier quotidiennement et je suis admiratif de l’examen de conscience quotidien lui aussi auquel se livrent bien des blogueurs sans que l’exercice apparaisse nécessairement comme d’un intérêt flagrant. C’est là une première raison. La deuxième est plus conjoncturelle: je m’interdis de parler ici de choses trop personnelles ou qui touchent de trop près à mes recherches actuelles (les déchets radioactifs). Cela ne laisse pas beaucoup de place aux effusions de mon intellect prolixe (ami lecteur: cette dernière phrase est ironique). Pourtant, il y aurait des choses à raconter, si toutes étaient racontables à ce moment. Je me demande s’il ne serait pas utile de faire plutôt un blog rétrospectif: écrire dans deux ans ce qui arrive aujourd’hui et jouer au prophète en ponctuant mon discours de « je vous l’avais bien dit ».

Pour ne pas conclure ce billet sur une note trop négative: je viens de recevoir un exemplaire de l’Atlas des développements durables (le pluriel est très important en géographie contemporaine. Je lis quantité d’articles où tous les substantifs — « présent », « spatialité », « modernité » sont mis au pluriel). J’ai commis dans cet ouvrage une planche sur le développement durable sur le bassin du Rhin dont je suis à 76% content mais l’entreprise générale est intéressante. Dans deux ans, je pourrai écrire des choses sur la fin du concept de développement durable et son remplacement définitif ou par son pluriel ou par le néant. Pour le moment, j’écrirai demain un billet sur d’autres recherches dont je peux parler et qui impliquent de marcher dans le désert avec un GPS à la main. Et après-demain, un billet long overdue sur le congrès annuel de la Royal Geographical Society où des scientifiques sérieux pouvaient présenter sans rire des communications sur « la spatialisation de la danse érotique dans les cabarets suisses ».